" – Peu importe d’où l’on vient. Il n’y a pas de tonique. Le thème et son développement ne sont qu’un mirage…
Il y a une musique toujours inattendue.
– Et les dissonances ?
– Dieu les a créées, elles aussi…"
Jaume Cabré - "Voyage d'hiver" - 2014

”La terre, il se pourrait bien après tout que ce soit une espèce
de merveilleux petit appareil enregistreur, plaçé là par on ne sait qui,
pour capter tous les bruits qui circulent mystérieusement dans l’Univers.”
Pierre Reverdy - ”En vrac” - 1929

”J’entends tous les bruits de la terre grâce à mes oreilles et mes nerfs de cristal
dans lesquels circulent le feu du ciel et celui des volcans.”
Michel Leiris - ”Le point cardinal” - 1927

"L'écoute, c'est l'ombre de la composition"
Pascal Dusapin - 2008

 

27/12/2020

Sparkling music and other visions of 2020


 

Our best pleasures in 2020

 

the amazing and unforgetable Nooran Sisters

"Black out"

"The People United Will Never Be Defeated" with Frederic Rzewski

the three:four label

Clara de Asis' harmonics

  "Solstice" by Elisabeth Chojnacka

meanwhile in Kinshasa

tirelessly, the french trio Camara Pop  

& the art of Caravaggio

 
 
 
EN VRAC
l'excellent blog "Mon cinéma à moi" pour ce qui est des films noirs, des comédies musicales et de la production cinématographique en France des années 30/40 et de l'après-guerre, le magazine "L'autre musique", le label musical Toulousain "Freddy Morezon", un solo de Ronan Courty sur le label "Les Mouflons", "Light is calling" un film de Bill Morrison, les extraits de "Nowhere" et "Medea" du génial chorégraphe et metteur en scène grec Dimitris Papaioannou, les "Illuminations" de Benjamin Britten avec la soprano Barbara Hannigan et toujours les émissions "Epsilonia" sur Radio Libertaire...


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Quelques films remarquables vus cette année - A few amazing movies I saw this year:

”Abou Leila”   de Amin Sidi-Boumediene - sélection ”Semaine de la critique” au Festival de Cannes 2019
"Epicentro" de Hubert Sauper - Grand prix du Jury - Festival Sundance 2020
"System K" de Renaud Barret - 2020
”The disqualified”  de Hamza Ouni - 2020
"Il n'y aura plus de nuit" de Eleonor Weber - 2020
"Ondine" de Christian Petzold - 2020
"Terminal sud" de Ameur-Zaimeche Rabah - 2020
"Le domaine" de Tiago Guedes - 2019
"Mémoires du sous-développement" de Tomás Gutiérrez Alea - 1968
"Selfie: grandir dans la mafia napolitaine" de Agostino Ferrente - 2019
l'étonnant "Under the skin" de Jonathan Glazer - 2013


et revus avec grand plaisir - and viewed again with pleasure:
 
"Les camisards" (1972) de René Allio, "Trois tristes tigres" (1968) de Raoul Ruiz, adaptation libre du récit éponyme  de Guillermo Cabrera Infante, "Le sacrifice" (1986) de Tarkovski, "The firm" (1993) de Sydney Pollack, "Drancy avenir" (1998) de Arnaud de Palliéres, "Mephisto" (1981) de István Szabó, trois films d'Antonio Pietrangeli, "Les ailes du désir" (1987) de Wim Wenders, "Dans le vent" (1962) de Jacques Rozier avec B.B. and Godard, "una questione privata" de Vittorio et Paolo Taviani (2017) ...
 
 
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"Confiteor" du prolifique écrivain catalan Jaume Cabré. Un touffu et magistral récit qui nous trimballe sous l'Inquisition, à la fondation du monastère de San Pere de Burgal au IXéme siècle,  vers la cité du Vatican et Anvers, Auschwitz-Birkenau et aussi qui nous commente le Barcelone contemporain tout en poursuivant l'histoire d'un instrument de musique: une saga au rythme dilaté de confusions spatio-temporelles liées à la maladie d'Alzheimer.
 
"L'homme qui aimait les chiens" nous raconte les vies parallèles de Trotski et de son assassin Ramón Mercader , traversant la guerre d'Espagne et la Révolution russe, cette grande utopie révolutionnaire du XXe siècle ainsi que ses retombées actuelles dans la vie des individus à Cuba. Une palpitante histoire signée Léonardo Padura
 
"Trois tristes tigres", formidable mosaïque de l'écrivain Guillermo Cabrera Infante où le langage parlé populaire de La Havane nocturne, les multiples effets stylistiques et jeux langagiers (paronomases, argot, effets accumulatifs, parodies d’écrivains …) dominent, et, au vu des difficultés "joyciennes" auxquelles il a été confrontées, ont donné tout autant un travail considérable qu'une réelle liberté de créativité au traducteur Albert Nensoussan.

 
 
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et une pensée pour celles et ceux qui ont accompagné d'une façon ou d'une autre nos vies et qui nous ont quitté cette année: l'écrivain Pierre Guyotat, le pianiste Mac Coy Tiner, le producteur Marc Zermati, l'artiste Carole Finer du Scratch Orchestra, Gilles LapougeEnnio Morricone, Krzysztof Penderecki, Harold Budd, Mory Kanté, Hal Willner, le formidable acteur Michael Lonsdale et l'inoubliable Juliette Gréco ... et notre amie Dominique Ponty formidable pianiste interprète de Moondog.

  

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et toujours le glossaire maintenant complet, sous réserve d'additifs à venir...




after this dreadful 2020 year

après cette sinistre année 2020

***°ø••--    our best vibes for 2021    --••ø°***

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26/12/2020

El Rey del Compás


Juan d'Arienzo (1900-1976), violin player and famous tango conductor, using a strong staccato with 5 bandoneon' players.
Amazing tango!

Loca!



& an anecdote by Joe Vasquenz of Ohio:

"While reading about your restoration of D'Arienzo's music, I was reminded of a story my dad told me involving Juan D'Arienzo. My dad (Sal Vasquenz) went to the "clubs" on Saturday nights to dance, actually they were huge neighborhood recreation centers that on weekends had live tango orquestras for dancing. The real bands like D'Arienzo, de Angelis, etc., not wannabe bands. Because Buenos Aires was and is so large, and there were so many of these milongueras going on at one time, the orquestra leaders had 2, maybe 3 bands going at one time, in different centers, and he would spend a couple of hours or so at each one and then move on to the next. Anyway, my dad liked to dance valses, as well as tangos. 
This one particular night, D'Arienzo was playing in La Boca, a very rough area at the time (I don't know how it is today), and all the orquestra played were tangos. After D'Arienzo had shown up for a while, my dad went up to him to request a vals. D'Arienzo told him that he would like to oblige and under different circumstances it wouldn't be a problem. Then he asked my dad to take a close look to see the kind of characters that were on the dance floor. Then D'Arienzo said, "Do you know what these guys would do to me and my orquestra if I played a vals?" They both smiled at each other, my dad understanding perfectly that no valses were going to be played that night."


 

19/12/2020

Tarentelle


"La danse exécutée durant le soin est la tarentelle, c'est-à-dire la danse de la petite taranta. Le tarentulé, qui a été mordu, devient en dansant l'araignée qui l'a mordu, et en même temps il la piétine et il l'écrase du pied qui danse..."


Un superbe documentaire d'ethnologie, centré sur des cas réels de tarentulées dans les Pouilles des années 60

"La taranta" un film réalisé par Gianfranco Mingozzi - 1962

 

sur "En attendant Nadeau", la critique de "Meta donna", un livre de Suzanne Doppelt aux éditions P.O.L.

et aussi sur Metaclassique, l'émission de David Christoffel à écouter ICI

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15/12/2020

Nitassinan - Innuland

https://soundcloud.com/search/sounds?q=anne%20cury
  
Octobre 2001, une visite à Mashteuiatsh, aussi appellé Pointe Bleue, dans la région du Lac Saint Jean, réserve indienne du Québec au Canada.
Un été indien, la route pour les bois, des promenades, un chalet en forêt, la pêche sur la rivière Pierriche ...
Une cartographie sonore de Palix.


https://soundcloud.com/search/sounds?q=anne%20cury

"Je suis arrivée ici avec une vague, et pourtant la mer s'est retirée depuis longtemps.
Dans ce pays de montagnes et de lacs, de forêts et de rivières, conservé jusqu'à nous par les Premières Nations, il est un rituel nommé "tente tremblante" que les prêtres et colons de ce monde ont bien tenté de faire disparaître. D'ailleurs le génocide, qui en est un aussi, administratif, se poursuit toujours ... en avalant tout rond la terre des Innus et ainsi dans toute la Grande Tortue. Pourtant, cette terre reste habitée par les "sauvages" autant que la terre les habite. La tente tremble toujours car les ancêtres tous réunis dans leurs territoires éternels offrent leurs ailes aux jeunes générations. Voici une partie de la musique qu'ils écoutent ensemble. Que la tente tremble et pour toujours!"
- Anne Cury

14/12/2020

A famous rumba



"Criss cross" est un film de 1949 réalisé par Robert Siodmak, l'un des maîtres du cinéma noir. Le jeune Burt Lancaster y incarne un homme incapable d'échapper à son destin.

"Comme "The Killers" (Les Tueurs), mis en scène deux ans plus tôt par Robert Siodmak ... "Criss Cross" ("Pour toi, j’ai tué") décrit des personnages littéralement damnés et incapables d’échapper à leur destin. Ni Anna (Yvonne de Carlo), qui a tenté en trahissant les uns et les autres de se sauver elle-même, ni Steve (Burt Lancaster), éternel looser d’une Amérique florissante, ni Slim (Dan Duryea), le mauvais garçon au smoking blanc, ne parviendront à fuir la malédiction qui semble les poursuivre... Une fois de plus, c’est un monde nocturne que peint Siodmak, un monde dans lequel la police n’est pas plus sympathique que ceux qu’elle combat en pratiquant les mêmes compromissions et les mêmes trahisons. Alors que souvent le "film noir" oppose à cette société corrompue et corruptible la tendresse désespérée d’un couple traqué, "Pour toi j’ai tué" est un constat tragique, à l’image de son héros trahi..."  Le film noir – Patrick Brion – Editions de la La Martinière (2004)

 


 Une des séquences du film se déroule dans le cabaret "Rondo Club" où Steve (Burt Lancaster) y retrouve son ancienne épouse Anna (la sensuelle Yvonne de Carlo): une scène de danse au rythme d'une lancinante musique aux accents franchement cubains qu'accompagne et dirige avec brio le flûtiste portoricain Ismael "Esy" Morales (frère du célèbre Noro Morales) et incluant un brillant chorus du pianiste de l'orchestre.

 

"Criss cross" is a 1949 movie directed by Robert Siodmak. The young Burt Lancaster plays there a man unable to escape his destiny. One of the film's sequence takes place in the "Rondo Club" cabaret where Steve (Burt Lancaster) meets his former wife Anna (the sensual Yvonne de Carlo): a dance scene to the rhythm of haunting music with Cuban accents conducted with brio by the Puerto Rican flautist Ismael "Esy" Morales (brother of the famous Noro Morales). Note also the brilliant chorus of the unknown pianist of the orchestra.

 

Voir cette superbe séquence du cabaret ICI sur le prolifique blog "Mon cinéma à moi" qui s'intéresse aux films noirs, au cinéma français sous l'occupation et à la Libération, à la comédie musicale et à l'histoire du cinéma (années 40/70 principalement).

To listen the rumba and look at this cabaret's sequence HERE



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08/12/2020

Hommage à Bernard Parmegiani



Bernard Parmegiani (1927-2013) est un compositeur de musique électroacoustique. En artiste sonore délicat, il doit son éclectisme et son talent à son enfance entre deux pianos, sa pratique du mime, sa formation et sa carrière d'ingénieur du son à la RTF, sa rencontre avec Pierre Schaeffer et ses années au GRM de 1960 à 1992, son esprit "bidouilleur", ses recherches sur l'art video...

Son catalogue contient 147 opus, incluant son oeuvre de référence "de natura sonorum", son interprétation de "La divine comédie" de Dante, ses nombreuses musiques pour le cinéma expérimental, avec peu de pièces pour instrument acoustique, si ce n'est  sa première pièce "Violostries".


extrait de la partition de "Violostries"
 
 
"La musique de Parmegiani est un milieu vivant où se meuvent le statisme (le ”son-gelé” de Rabelais, l’arrêt sur image sonore) et les sons éphémères, formant un binôme articulé. Ce qui pourrait être un archétype éculé de la musique acousmatique, l’objet sonore incrusté dans une trame statique ou évolutive, possiblement issu du modèle naturel, est chez Parmegiani élevé au rang d’une dialectique musicale. Il s’agit donc moins d’un jeu sur les limites de la perception sonore … qu’un goût pour les structures statiques en cela qu’elles permettent une écoute longue, comme étendue, que viennent perturber des objets éphémères, en contre-pied..." - Brahms-Ircam 

 
 

Bernard Parmegiani (1927-2013) is an electroacoustic music composer. As a delicate sound artist, he owes his eclecticism and talent to his childhood between two pianos, his practice of mime, his training and his career as a sound engineer at RTF, his meeting with Pierre Schaeffer, his years at the GRM - groupe de recherches musicales from 1960 to 1992, his "hacker" spirit, his research on video art... Its catalog contains 147 opus, including its reference work "de natura sonorum", its interpretation of "The divine comedy" of Dante, its many musics for the experimental cinema, with few pieces for acoustic instrument, except this "Violostries ".

 

"sur un temps" , film hommage  de Franck Podguszer
 
 


Parmegiani's video portrait by Robert Cahen (first part of the movie)

 

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02/12/2020

Godard 90



A l'occasion des 90 ans de Jean-Luc Godard (né le 3 décembre 1930) rappelons la fameuse émission "Cinéma, cinémas" réalisée par Michel Boujut et notre ami Guy Girard en 1987, l'année où Godard tourne et monte "Soigne ta droite" (avec les Rita Mitsouko), avant "Puissance de la parole" et "Histoire(s) du cinéma", deux films sortis en 1988.

Aussi un module sonore autour de cette figure tutélaire diffusé en 1985 sur Radio Nova, incluant, entre autres, des extraits de l'excellent disque "Godard, ça vous chante?" publié en 1982 par le label Nato et réunissant Caroline Gautier, John Zorn, Daniel Deshays et Arto Lindsay.



 

"Cinéma, Cinémas" 1987 - part1

et la suite:  "Cinéma, Cinémas" part 2

 

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