" – Peu importe d’où l’on vient. Il n’y a pas de tonique. Le thème et son développement ne sont qu’un mirage…
Il y a une musique toujours inattendue.
– Et les dissonances ?
– Dieu les a créées, elles aussi…"
Jaume Cabré - "Voyage d'hiver" - 2014

”La terre, il se pourrait bien après tout que ce soit une espèce
de merveilleux petit appareil enregistreur, plaçé là par on ne sait qui,
pour capter tous les bruits qui circulent mystérieusement dans l’Univers.”
Pierre Reverdy - ”En vrac” - 1929

”J’entends tous les bruits de la terre grâce à mes oreilles et mes nerfs de cristal
dans lesquels circulent le feu du ciel et celui des volcans.”
Michel Leiris - ”Le point cardinal” - 1927

"L'écoute, c'est l'ombre de la composition"
Pascal Dusapin - 2008

 

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22/06/2024

Nosotros la música


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
A short trip in La Havana with Carlos Embale, Celeste Mendoza, Bola de Nieve, 
Septeto de Ignacio Piñeiro, la Orquesta de Chappottín ...
 
a excerpt of the movie   "Nosotros la música" directed in 1964 by Rogelio Paris

 
 
°ú»Ø´¿ñÔ±° 
 

 

24/08/2023

Latino bar


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
An excerpt of the amazing movie "Latino bar" - 1990 - directed by the mexican movie-maker Paul Leduc with a scenario inspired by the novel "Santa" by Federico Gamboa (1903).
This movie without any speaking voices, describe, in a mugginess air and a threatened despair, the destiny of a black prostitute and a drifting lover, with a splendid musical score
including Beny More, Tabu Ley Rochereau, José Antonio Mendez and other latin music.




RETOUR AU LATINO BAR

par Alain Ménil
extrait d'un texte publié par la revue d'ethnologie "Tanyaba" - 1993 -

"... L'esprit de cette musique, ou l'esprit du lieu : tel est ce blues tropical qui envahit l'atmosphère, et qu'il est pourtant si difficile d'en reconnaître la présence, que nous sommes le plus souvent enclin à en refuser la manifestation, ou à en dénier l'existence, lorsque nous nous heurtons à quelques uns de ses signes. Le blues n'est pas réductible à un genre musical, à un lieu, à un moment de l'histoire. Il est le nom moderne d'un antique malaise, il est la voix qui cherche à guérir en s'épanchant, il est cette impossible adhésion à ce qui est et qui va, quand cela nous passe de toutes façons, et que nous n'avons plus la force ou le goût de nous en emparer. Pour sûr, en parlant de blues, l'on songera à d'autres rythmes, à d'autres sonorités, de guitares et d'harmonica, de cordes triturées et qu'un hoquet de la voix accompagne : voix du Sud profond des Etats-Unis, figurant la désolation d'une âme dans la monotonie d'un décor et d'une mélodie. Blues encore rural d'une voix ayant emprunté les chemins vicinaux pour trouver la grand-route, voix d'un blues qui ne se sera pleinement urbanisée qu'en remontant peu à peu vers le Nord, avant de se fondre dans les grandes métropoles à un jazz plus évolué. Tout cela est juste, et vrai, et l'on dira que le blues dont on parle à propos des Tropiques, est tout différent : qu'il est trop rural pour être citadin, que son insertion urbaine est de toutes façons trop récente, trop précaire. Ce n'est pas encore le blues des solitaires : le solitaire appartient à la grande ville moderne, à la métropole développée et industrielle. C'est le blues d'une communauté en mal de racines communes, c'est le blues de l'esseulé dont la condition première est de se sentir privé de tout le reste, même de ce qui lui tient compagnie. Blues du déracinement qui n'a pas encore fait souche, blues de ce qui s'est arraché à un cadre que l'on a continué d'emmener par devers soi, sans parvenir pour autant à l'accrocher. Du reste, serait-il connu et reconnu qu'il ne serait pas pour autant partagé : ce blues est celui qui saisit l'individu au bon milieu de sa communauté, et l'empêche de s'y souder, de s'y fondre, comme de s'unir à sa terre. C'est celui qu'aura saisi magnifiquement Paul Leduc, dans son très beau, et très méconnu Latino bar. Mais c'est qu'au fond, ce blues n'est ni de la ville ni de la campagne : des faubourgs, peut-être, là où se tiennent ceux qui s'en viennent d'ailleurs, ou qui en repartiront vite, voix de va et vient propres à ceux qui s'accrochent faiblement et fragilement à un univers instable et inhospitalier.

Non, le blues n'est expression authentique que de l'âme, et d'une âme inconfortablement installée dans le mitan des choses et des êtres. C'est pourquoi tout l'esprit de cette musique s'en détourne, faute de pouvoir y asseoir sa confiance. Aussi ne lui reste-t-il qu'à se retourner bien vite vers le corps, et à défaut d'être toujours assuré de persuader celui dont la proximité avec le nôtre permettrait de réchauffer la faible confiance que nous avons en toute chose, à confier au seul des corps que nous pouvons le mieux appréhender, le nôtre, l'unique espoir qui soit à notre mesure : se sentir vivant, et de se sentir en vie, tirer joie et contentement. Alors le remède peut venir : à condition d'avoir préparé l'esprit, et disposé le corps à cette redécouverte. Le son  ainsi n'avance qu'en promettant en effet une guérison, par delà les mots attristants qu'il fait entendre. Car c'est au rythme seul qu'il a confié le soin de nous guérir, ou plus modestement, qu'il propose d'endormir la douleur qui nous retenait au bord de toutes ces images d'un passé et d'un lieu abandonnés, car c'est bien en effet la douleur qu'ils suscitaient en nous qui nous interdisait en même temps de nous en approcher véritablement. Alors oui, doucement peut reprendre le chant sans fin des criquets, et le suave cadencement de l'impair. Mais il y faut les notes qu'un piano, une flûte et un archet asthmatiques savent faire entendre lorsqu'ils ont consenti à l'esprit du blues, qui n'est d'aucun lieu, pour les avoir tous parcourus." 


The complete text in french here
 
préalablement publié en mars 2012
 
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14/12/2020

A famous rumba



"Criss cross" est un film de 1949 réalisé par Robert Siodmak, l'un des maîtres du cinéma noir. Le jeune Burt Lancaster y incarne un homme incapable d'échapper à son destin.

"Comme "The Killers" (Les Tueurs), mis en scène deux ans plus tôt par Robert Siodmak ... "Criss Cross" ("Pour toi, j’ai tué") décrit des personnages littéralement damnés et incapables d’échapper à leur destin. Ni Anna (Yvonne de Carlo), qui a tenté en trahissant les uns et les autres de se sauver elle-même, ni Steve (Burt Lancaster), éternel looser d’une Amérique florissante, ni Slim (Dan Duryea), le mauvais garçon au smoking blanc, ne parviendront à fuir la malédiction qui semble les poursuivre... Une fois de plus, c’est un monde nocturne que peint Siodmak, un monde dans lequel la police n’est pas plus sympathique que ceux qu’elle combat en pratiquant les mêmes compromissions et les mêmes trahisons. Alors que souvent le "film noir" oppose à cette société corrompue et corruptible la tendresse désespérée d’un couple traqué, "Pour toi j’ai tué" est un constat tragique, à l’image de son héros trahi..."  Le film noir – Patrick Brion – Editions de la La Martinière (2004)

 


 Une des séquences du film se déroule dans le cabaret "Rondo Club" où Steve (Burt Lancaster) y retrouve son ancienne épouse Anna (la sensuelle Yvonne de Carlo): une scène de danse au rythme d'une lancinante musique aux accents franchement cubains qu'accompagne et dirige avec brio le flûtiste portoricain Ismael "Esy" Morales (frère du célèbre Noro Morales) et incluant un brillant chorus du pianiste de l'orchestre.

 

"Criss cross" is a 1949 movie directed by Robert Siodmak. The young Burt Lancaster plays there a man unable to escape his destiny. One of the film's sequence takes place in the "Rondo Club" cabaret where Steve (Burt Lancaster) meets his former wife Anna (the sensual Yvonne de Carlo): a dance scene to the rhythm of haunting music with Cuban accents conducted with brio by the Puerto Rican flautist Ismael "Esy" Morales (brother of the famous Noro Morales). Note also the brilliant chorus of the unknown pianist of the orchestra.

 

Voir cette superbe séquence du cabaret ICI sur le prolifique blog "Mon cinéma à moi" qui s'intéresse aux films noirs, au cinéma français sous l'occupation et à la Libération, à la comédie musicale et à l'histoire du cinéma (années 40/70 principalement).

To listen the rumba and look at this cabaret's sequence HERE



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03/01/2018

2017' movies



Quelques "nouveaux films" remarquables de cette année 2017.

Tout d'abord ces films de jeunes réalisateurs algériens que je vous recommande vivement.
Et parmi eux "en attendant les hirondelles" de Karim Messaoui, et aussi, comme un complément idéal de ce film qui constate l'état de la société algérienne aujourd'hui, le formidable  "les bienheureux" de Sofia Djama sorti en fin d'année sur nos écrans.
Ces deux réalisateurs sont également proches de Tariq Teghia (avec sa trilogie sur l'état de la société algérienne : "Rome plutôt que vous" 2006, "Inland" 2008 & "révolution Zendj" 2013) et de Hassen Ferhani avec son étonnant film documentaire dans un abattoir d'Alger, primé au FID de Marseille cette année: "dans ma tête un rond point".


Sur le continent africain, mais plus au sud, à Kinshasa, le splendide portrait de femme, "Félicité", du réalisateur franco-sénégalais Alain Gomis qui "fait surgir une héroïne qui a le goût du défi. Solitaire et fière, Félicité brave les regards et entre en scène. Dans le bar où elle est chanteuse, la vie tangue entre alcool, embrouilles et désirs. Soudain, sa voix s'élève, galvanise les énergies et fait naître une harmonie. ... Cette fiction s'élance dans l'urgence, jusqu'à donner un sentiment de réalisme documentaire. Mais une tonalité différente y résonne bientôt : dans une nuit qui est sans doute celle de ses rêves, Félicité marche vers une autre dimension de la vie, mystérieuse et apaisante. Comme s'il voulait vivifier le cinéma africain, rare et généralement fragile, le Franco-Sénégalais Alain Gomis déploie tous les possibles. Il filme le combat pour la survie et l'élévation spirituelle, le trivial et le sacré, il fait vibrer la musique du groupe Kasaï Allstars, qui mélange tradition et électro, et celle d'Arvo Pärt, jouée par l'Orchestre symphonique de Kinshasa..." source

Le fameux et envoûtant orchestre Kasaï Allstars rassemble divers musiciens du Kasaï (République démocratique du Congo): à voir donc cette géniale séquence YouTube qui semble être inspiratrice du fameux plan-séquence d'ouverture du film.

27/07/2017

Cuba si!


Cuba si!
La passionnante émission estivale ”Carrefour des Amériques”, série de 62 épisodes déjà diffusés, est à écouter ou podcaster sur France Musique.  
Produite par Marcel Quillévéré, les épisodes de "Carrefour des Amériques" évoquent les différents genres de musique pratiqués sur l'île de Cuba depuis le XVIIème siècle, tout comme le célèbre essai "La musique à Cuba" (1946) d'Alejo Carpentier qui reste l'ouvrage d'autorité sur ce sujet.

Sur une période de quatre siècles, on y croise des 
figures célèbres aussi différentes que Louis Moreau Gottschalk et Celia Cruz, Paul Morand, Robert Desnos, Rita Montaner, "Maria la O" et Ernesto Lecuona, Gershwin, Jack Kerouac, Kirsten Flagstad, Hemingway, la "Guajira Guantanamera", Charles Münch, Stravinsky, Los Compadres et de très nombreux autres encore.
 

A relire également, l'essai du philosophe Alain Menil intitulé "Retour au Latino Bar" autour de l'idée du "blues tropical" et les meilleurs moyens d'y remédier. A écouter, au long de cette étude, un formidable best-of des musiques cubaines du XXème siécle.
 
http://latinobar93.blogspot.fr


As an historical trip along Cuban music activity, the radio-show ”Carrefour des Amériques”, a serie of 48 episodes, is now downloadable as podcasts on the French radio France Musique.
Produced by Marcel Quillévéré, the different periods of ”Carrefour des Amériques” follows the famous essay ”La música en Cuba” (1946) by Alejo Carpentier.



Following the chronological musical activities in Cuba from the XVIIth century to our contemporary times, you will cross Louis Moreau Gottschalk and Celia Cruz, as well Paul Morand, Robert Desnos, Rita Montaner, Maria la O and Ernesto Lecuona, Gershwin, Jack Kerouac, Kirsten Flagstad, Hemingway, la "Guajira Guantanamera", Charles Münch, Stravinsky, Los Compadres and many many other famous figures.

Don't forget the Alain Menil’s essay (in french language)  "Retour au Latino Bar" around the idea of the ”tropical blues” and the way to escape it: across a most amazing cuban hits’ florilége to listen to.

14/03/2016

Guajira Guantanamera


A l'occasion de la récente publication du nouveau blog "Latino Bar", articulé autour du texte du philosophe Alain Ménil, je ne résiste pas au désir de ré-actualiser cette superbe interprétation de Joseito Fernandez (1908/1979), grande figure de la musique cubaine: si bouleversant et sensible, magique &  so groovy!


Joseito Fernandez, (...) qui (aura) trempé en effet (ses) compositions au fond de cet esprit (qu'il attribue) au "son" le (montre) à l'évidence : c'est en un seul instant que l'apprentissage d'un rythme s'opère, et que l'on réapprend à vivre et à prendre plaisir à une vie qui n'offre pas tant d'occasions de sourire, et c'est dans le même temps que s'énoncent les principes esthétiques qui président au genre : ce qu'il faut pour réussir un son, c'est un piano, une voix, un rythme, c'est au fond ce que l'on a sous la main, pourvu que soit respectée la loi du genre, qui veut que nul ne reste insensible à la montée du son, que nul ne demeure immobile en sa détresse."
extrait de "Latino Bar" - Alain Ménil - 1993

Il paraît qu'en l'année 1935, il interpréta chaque jour la chanson "Guajira Guantanamera" avec des vers différents à la radio CMCO avec l'Orquesta Típica du pianiste Alejandro Riveiro.

A noter, dans cette version, le sublime chorus du pianiste de l'orchestre à voir et entendre à 5'03".
Pourrait-il s'agir de Lino Frias, formidable pianiste de la "Sonora Matancera" pendant plus de vingt ans? mais est-ce bien cet orchestre qui accompagne Joseito Fernandez dans ce film? 
ou s'agit-il de "Orquesta Raimundo Pía y Rivero", orchestre avec qui Joseito Fernadez a contribué à l'immense succès de cette guajira "Guantanamera" et dans lequel Lino Frias a tenu la partie de piano pendant un certain temps?


10/08/2015

Nosotros, la música


A documentary around  music and dance in Cuba in the 60s.
Directed by Rogelio Paris & produced by "Instituto Cubano del Arte e Industrias Cinematográficos" (ICAIC) in 1964.

with "Bola de Nieve", Celeste Mendoza, Septeto Nacional Ignacio Piñeiro, Quinteto Instrumental de Música Moderna, Orquesta Chappotin, Emilio O"Farrill, Comparsa del Cocuyé, Conjunto Folklórico Nacional & many others. 
 
 
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22/07/2015

Al compas de Cuba


1960' Mario Gallo's documentary (spanish spoken) on Cuban music and dance : Rumba,  Guaguanco & Bembé, Santeria, contradanza, Danzon...

20/04/2015

Ulises Carrión

   Photo by Guy Schraenen. Courtesy of Alga Marghen.

The conceptual artist Ulises Carrión (1941/1989) was born in the Mexican town of San Andrés Tuxtla.
He studied literature and philosophy at UNAM (The National University of Mexico).
Carrión originally had his eyes set on a literary career (his book of short stories with the intriguing title "La Muerte de Miss O" was published in Mexico in 1966) but after graduate studies in England, he ended up in Amsterdam where he devoted what remained of his abbreviated life (he died in 1989, from AIDS) to artist’s books (as a maker, seller, archivist and theorist), performance art, mail art, video and film.
In 1975 he founded "Other Books and So", a distribution centre for artists' publications and multiples and write an essay titled “The new art of making books”

"The space is the music of the unsung poetry" - Ulises Carrión - 1975


a list of his works

&

"Hamlet for Two Voices" (1977): two performers read aloud the names of the characters in Shakespeare’s play as they appear in the text.




"The LPS File" documents Ulises Carrión's attempt to organize a film festival in Amsterdam, centred around Lilia Prado, a Mexican film star from the 1940s and 1950s. The underlying idea was that four films featuring the star in question would be shown, and that she would be attending the festival herself.
an extract of the movie "Rumba Caliente"

 

recordings of Ulises Carrion are available on a Alga Marghen's issue

thanks to Anne Laure C. to make me discover this artist

17/07/2012

Kuba mambo

From the famous french TV series "L'oeil du cyclone" in 1992,
an amazing compilation of cuban movies' excerpt,
with Rita Montaner - in a strange version of the famous Lecuona's song "Maria la O" - ,
Beny Moré, Celia Cruz, Manolo Fernadez, Estrellita Rodriguez, Orquesta Havana Casino,
Orquesta Casino de la Playa, Orchesta de Mujeres Anacaona at the Saratoga Hotel - where had sung Omara Portuando - and many other artists.
Archives from the 40s, 50s & 60s.

french subtitles & remarkable dances' parts

L'OEIL DU CYCLONE-014 > Kuba mambo from alain burosse on Vimeo.