" – Peu importe d’où l’on vient. Il n’y a pas de tonique. Le thème et son développement ne sont qu’un mirage…
Il y a une musique toujours inattendue.
– Et les dissonances ?
– Dieu les a créées, elles aussi…"
Jaume Cabré - "Voyage d'hiver" - 2014

”La terre, il se pourrait bien après tout que ce soit une espèce
de merveilleux petit appareil enregistreur, plaçé là par on ne sait qui,
pour capter tous les bruits qui circulent mystérieusement dans l’Univers.”
Pierre Reverdy - ”En vrac” - 1929

”J’entends tous les bruits de la terre grâce à mes oreilles et mes nerfs de cristal
dans lesquels circulent le feu du ciel et celui des volcans.”
Michel Leiris - ”Le point cardinal” - 1927

"L'écoute, c'est l'ombre de la composition"
Pascal Dusapin - 2008

"Go, go, go! ... Go! go! ..."
John Lee Hooker"

 

26/01/2019

L'ocelle mare


Depuis 2005, "L'ocelle mare" est le nom générique du projet musical solo de Thomas Bonvalet.

Après avoir formé en 1999 le groupe de rock Cheval de frise avec le batteur Vincent Beysselance, 
le musicien autodidacte Thomas Bonvalet tient la basse puis la guitare
dans le groupe franco-argentin Radikal Satan.
Puis il participe au projet ARLT (Eloise Decazes et Sing Sing)
avant de jouer en trio avec Annie Lewandowski et Chad Popple (Powerdove),
puis avec des musiciens improvisateurs (Jean-Luc Guionnet, Will Guthrie, Daunik Lazro et bien d'autres) ,
pour se tourner finalement ces dernières années vers une recherche solo. 



Un intéressant entretien de Thomas Bonvalet avec Guillaume Belhomme.
est à lire dans la revue "Le Son du grisli" N°4, daté de juillet 2018.

extrait
"En 2007, je me suis installé dans une petite cabane vétuste au bord d'un étang, dans la forêt de Double, en Dordogne... J'ai commencé à y développer mon usage des petits amplis à piles, et j'ai eu le temps d'observer longuement et de désosser mes mes outils, comme l'harmonica, par exemple, dont je n'utilisai plus que les lames en percussion ou en tordant le son en manipulant directement les anches. Le banjo aussi a subi ce traitement, avec ce son très timbré, presque saturé obtenu en plaçant le chevalet en bordure de cercle ou les notes continues dues au déplacement d'un mini ampli à l'intérieur de l'instrument, contre la peau. Ma technique de podorythmie s'est aussi peu à peu élaborée ainsi que l'usage de diapasons de toutes tailles. C'est (le CD - 2009) "Engourdissement" qui illustre le mieux cette période là..."


extrait du CD "Temps en terre" - 2017


En biologie, un ocelle est une tache arrondie qui sert de leurre 
ou de moyen d'intimidation sur la peau, les ailes, les plumes d'animaux. 
On en trouve chez les poissons, les oiseaux, les reptiles et les insectes, les papillons notamment.

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a short english biography

Thomas Bonvalet is a self-taught multi-instrumentalist. Having commenced his vocation as a bassist he cemented it as a guitarist at the heart of the band Cheval de Frise (1998-2004). Progressively straying from the guitar, he began to integrate foot tapping and various wind and percussive instruments into his performance, incorporating mechanical elements and stray amped-up objects into the soundscape. This formed the guiding principle of his solo project, L'ocelle mare, initiated in 2005, and continues to form the core of his instrumentation.
This structure remained fluid and adaptable, finding a balance which lent itself quite naturally to collaborations, entering into the fields of improvisation, folk, rock and contemporary music.
In recent years Bonvalet has collaborated, most notably, with Powerdove, Arlt, Radikal Satan, Jean Luc Guionnet, Arnaud Rivière, Will Guthrie, Gaspar Claus, Daunik Lazro, Fred Jouanlong and Sylvain Lemètre.
Without renouncing his solo work, his interruption from it has allowed a slower and more elastic evolution , permitting ancient shapes to gradually metamorphose. In this way new compositions successively articulated themselves in an almost self-determining manner. 


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24/01/2019

Annette Oratorio


Conçu par Pascale Nandillon et Frédéric Tétart pour l'Atelier Hors Champ, le spectacle
"Annette Oratorio" réunit sur scène une comédienne, une chanteuse lyrique et un musicien électro-acoustique, dans un oratorio théâtral élaboré à partir des carnets d’Annette Libotte, rédigés en 1941 et 1942 depuis l’hôpital psychiatrique de Schaerbeek où elle était internée à cause d’hallucinations auditives. Les textes proviennent de la Collection de l'Art Brut de Lausanne.


au Théâtre de la Commune d'Aubervilliers  du 25 au 30 janvier 2019.
réservations: 01 48 33 16 16 - billetterie@lacommune-aubervilliers.fr

avec
Pascale Nandillon (mise-en-scène, retranscription et adaptation)
Frédéric Tétart (mise-en-scène, musique, retranscription)
Sophie Pernette (comédienne, retranscription)
Juliette de Massy (chanteuse)


La création a eu lieue les 18 et 19 janvier à La Fonderie dans la ville du Mans.
dossier artistique


Annette Libotte invente une langue phonétique qu’on ne déchiffre qu’à haute voix. Sa puissante oralité nous convoque à la source du langage – on y entend le  chemin escarpé que prend la langue pour naître, déformée, balbutiée, libérée dans le chant. Ses écrits font état de ce qui traverse sa vie, sa pensée, sa chair ; ils témoignent de son affairement quotidien, sa faim, sa soif, son désir de liberté, son exil sur le rivage de la maladie.


"Annette Oratorio" s’inscrit dans le sillon des travaux de l'Atelier Hors Champ, autour des langues singulières, profondément corporelles, naturellement musicales, de Vaslav Nijinski, August Stramm, Christophe Tarkos, Henri Michaux, Virginia Woolf... Témoignages existentiels, langues insoumises, bousculant les carcans du langage - menant l'acteur au bord d'une expérience essentielle et désarmante de la parole.



"...Qu'il soit l'espace de la question ouverte et de la polyphonie. Qu'on y entame un dialogue profond avec l'autre, avec la fibre de sa pensée – ce cerveau commun qui se construit entre le plateau et les spectateurs. Qu'on y sonde le réel. Qu'il fissure les carcans du langage et des corps, qu'on y entende des voix inouïes.Qu'il ose sa liberté et qu'on s'y affranchisse." 
Frédéric Tétart et Pascale Nandillon à propos de ce qu'ils attendent du théâtre




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20/01/2019

Radio Nova et Andrew Orr


Radio Nova est en deuil de l'un de ses principaux fondateurs et artisans, Andrew Orr 
qui, avec la complicité d'Antoine Lefébure (qui avait lançé la radio pirate "Radio Verte" en 1977), 
Jean-Marc Fombonne et Jean-François Bizot, bouillonnant fondateur du magazine Actuel,
avait fondé cette nouvelle radio libre.

Andrew Orr nous a quitté en ce mois de janvier 2019.
J'ai eu la chance de le rencontrer dans les couloirs de France Culture et qu'il me demande de bien vouloir mixer les tous premiers programmes de Radio Nova. Pendant l'été 1981, nous avons pu élaborer dans un des studios de Radio France les premières bandes mixées d'une durée de 8 heures que nous nommions entre nous "Longues Durées" et qui furent diffusées en septembre pour l'ouverture de la station.

Pendant presque 5 ans, nous avons avons constitué une équipe à dimension variable, afin de fabriquer, nourrir, caractériser cette antenne, la faire vivre, innover en expérimentant, privilégiant l’écoute et le croisement de toutes les cultures du monde, avec exigence, passion et ouverture d'esprit.
Andrew, grand homme de radio, de son, et de sens, m'a personnellement apporté beaucoup, comme à beaucoup d'autres, avec la générosité qui était la sienne. Merci à lui.

Andrew, RIP.

Jean-Jacques Palix - Paris - janvier 2019
 
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"Andrew Orr et Jean Marc Fombonne théorisaient la nouvelle radio: la FM devait bousculer la hiérarchie réalisateur-speaker-technicien. Inventons le reporter-monteur-preneur de son! Finis les rendez-vous fixes et le privilégiés du micro. Finie la division journalisme / musique / information / animation. On allait tout mixer!"
Jean-François Bizot



L’objectif de Radio Nova était de rompre avec les formats radiophoniques traditionnels:
expérimenter et appliquer 24h sur 24 les principes de la "radio magnétique" propre à la "création radiophonique".
Son identité s'appuyait sur de longs flux musicaux, sans appréhension du mélange des genres, des mini scénarios sonores mêlant sons de la vie, piratages sonores divers et archives radiophoniques, l'anonymat des voix, et bien d'autres stigmates qui nous identifiaient comme "la plus belle bande son de Paris", toujours soufflant le chaud et le froid.

Les extraits d'interviewes d'Andrew (ci-dessus) sont tous issus
de l'excellent livre d'Anaïs Kien et Perrine Kervran,  
"Les années Actuel" qui retrace cette première période de l'existence de Radio Nova (1981/1985). 

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"Lola Montes", un des premiers génériques de la radio qu'Andrew avait créé en 81.
et quelques archives des premières années de Radio Nova ICI

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18/01/2019

Journal de bord




Sous la forme d'un monodrame musical, "Journal de Bord" est une composition d'Alessandro Bosetti interprétée par lui-même et trois musiciens sur scène et illustrée d’une projection typographique en direct.
avec Alessandro Bosetti : composition, voix et électronique
Carol Robinson : clarinettes
Kenta Nagai : guitare électrique et shamishen
Alexandre Babel : percussions


Spectacle à Marseille au Théâtre de la Joliette le mercredi 30 janvier 2109

La première a eu lieu au "Nouveau Théâtre de Montreuil" le vendredi 30 Novembre 2018. 





Le travail de Bosetti est articulé autour de la musicalité des voix, des timbres et des accents de la langue parlée, explorant au travers de performances et de diffusions radiophoniques la frontière entre le langage parlé et la musique. Usant souvent de performances publiques au travers de stratégies relationnelles, de pratiques instrumentales et d'explorations vocales, Bosetti utilise des malentendus, des traductions, des doublages, des documents sonores et des entretiens enregistrés comme outils de composition: à la frontière entre anthropologie sonore et musique électroacoustique.

"Les langues ont toujours sonné dans ma tête. Elles sont comme des feux que je maintiens allumés en moi, et qui brûlent ailleurs." Alessandro Bosetti - extrait d'une interview sur Syntone
 


Pour "Journal de bord", la voix d’Alessandro Bosetti retrace un segment perdu de son enfance en chantant le journal intime écrit par sa mère en 1978 lors d’un voyage en voilier dans l’Atlantique, marquant aussi la séparation avec sa famille.
Une calligraphie vocale qui suit fidèlement la voix de la mère sous la forme d’un monodrame musical interprété par trois musiciens sur scène et illustré d’une projection typographique en direct.
Une pièce finalement autobiographique qui plonge dans la mémoire et l’intimité de la voix, laissant le public charmé et enchanté.

extrait de l'interview d'Alessandro Bosetti, diffusée sur Radio Libertaire
dans l'émission  "Epsilonia"  du jeudi 22 novembre 2018




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dossier artistique (pdf)

interview compléte (28 minutes - Epsilonia - Radio Libertaire)

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Moog modular synthesizer in India


An interesting article of Alexander Keefe about David Tudor 
bringing the first Moog modular synthesizer in India in 1969
on "East of Borneo" website

https://eastofborneo.org/articles/subcontinental-synth-david-tudor-and-the-first-moog-in-india/


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12/01/2019

Debussy & color

A master class by Olivier Messiaen in the 60s,
around color and Debussy


 
 
and other links about Messiaen here
 
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11/01/2019

Off the road


De New York à New York en passant par Nashville, New Orleans, Los Angeles, San Francisco, Chicago... 
au volant d'une vieille Chevrolet Caprice, 
"Off the road", le film de la réalisatrice Laurence Petit-Jouvet 
retrace la tournée US 2000 du contrebassiste Peter Kowald (1944-2002), 
un des piliers de la musique improvisée.

The German bassist Peter Kowald (1944-2002) was one of the major figures of Free Improvised Music. The film "Off the road" was made on and around his extended tour of the USA in 2000. A journey around America in an old Chevrolet Caprice, the Laurence Petit-Jouvet's film is a "free improvised road movie" featuring encounters with many of the great names of Free Music, set against the background of "Off The Road" America.


Le film de Laurence Petit-Jouvet est attachant car il nous offre, un peu comme le font les ”road-movies”, un aperçu chronologique du voyage de Kowald, fourmillant de détails à chaque étape, avec des rencontres imprévues, des problèmes de voiture inattendus, des dialogues de rue, et bien sûr des extraits de musique avec des artistes inconnus ou connus (dont Kidd Jordan, Gino Robair, Alvin Fielder, William Parker, George Lewis, Assif Tsahar, Ali Rashied), aux quatre coins des États-Unis.

Laurence Petit-Jouvet's film is endearing because it offers us, a bit like the road-movies, a chronological overview of Kowald's journey, riddling with details at every stop, anonymous people, unexpected car problems, street dialogues, and of course music excerpts with unknown or known artists (including Kidd Jordan, Gino Robair, Alvin Fielder, William Parker, George Lewis, Assif Tsahar, Ali Rashied), all over the United States.
http://laurencepetitjouvet.com/films/offtheroad/offtheroad-VFST_trailer.mp4

Peter Kowald a collaboré avec de nombreux musiciens comme Peter Brötzmann, Wadada Leo Smith, 
William Parker, Barre Phillips, Joëlle Léandre, Evan Parker entre autres. 
Il a été aussi membre aussi du Globe Unity Orchestra d'Alexander Von Schlippenbach et particulièrement intéressé par l'ensemble d’improvisation Global Village avec des musiciens de différentes cultures du monde. 
Jusqu'en 1985, il fut membre du London Jazz Composers Orchestra.

Peter Kowald has collaborated with many musicians like Peter Brötzmann, Leo Smith Wadada, William Parker, Phillips Bar, Joëlle Léandre, Evan Parker among others. He was also a member of Alexander Von Schlippenbach's Globe Unity Orchestra and particularly interested in the Global Village improvisation ensemble with musicians from different cultures around the world. He was a member of the London Jazz Composer's Orchestra until 1985.
 
 Peter Kowald discography

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"Off the road" en coffret double DVD (Tour 2000 + concert) et CD (duos) 
est disponible chez RogueArt



”J’ai vraiment rencontré la musique lorsque j’ai découvert la musique noire américaine. 
Ce voyage est en quelque sorte un retour aux origines.”   
Peter Kowald

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