"La résistance des bijoux", sous-titré "Contre les géographies coloniales", est un remarquable ouvrage de Ariella Aïsha Azoulay. Il mêle deux récits, autobiographique et théorie politique au travers de sa propre vie et celle de son père (français naturalisé israélien comme il l’avait affirmé toute sa vie, mais Juif algérien d’Oran, descendant de générations de bijoutiers), pour mettre en parallèle les colonialismes français en Algérie et sioniste en Palestine. L'auteure y saisit nombre de continuités dans ces deux entreprises impériales, à commencer par le déni de l'identité maghrébine des Juifs d'Afrique du Nord, la dépossession des langues parlées originelles et la destruction méthodique de l'enchevêtrement séculaire des mondes juifs, arabes et berbères.
Ariella Aïsha Azoulay est écrivaine, chercheuse, cinéaste expérimentale et commissaire d’archives anticoloniales. Née en 1962 dans la colonie sioniste de Palestine, elle est professeure à l’université Brown où elle enseigne la théorie politique, la résistance aux formations impériales et les imaginaires anticoloniaux réclamant le retour, la restitution.
"...Avec le décret Crémieux et l’imposition d’une citoyenneté à l’européenne aux « israélites indigènes », les juifs avaient été séparés des Arabes, des Berbères et des musulmans «au milieu desquels ils vivaient et dont ils partageaient la langue, les cosmologies, les croyances, les traditions, les paysages, l’histoire et la mémoire ». Cette dépossession est celle qu’a subie la famille paternelle d’Ariella Azoulay, et c’est pour renouer ce qui a été défait qu’elle a décidé de prendre le prénom de sa grand-mère, Aïsha.." - En attendant Nadeau
et un entretien entre Ariella Aïsha Azoulay et Lotte Arndt
EXTRAITS
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