" – Peu importe d’où l’on vient. Il n’y a pas de tonique. Le thème et son développement ne sont qu’un mirage…
Il y a une musique toujours inattendue.
– Et les dissonances ?
– Dieu les a créées, elles aussi…"
Jaume Cabré - "Voyage d'hiver" - 2014

”La terre, il se pourrait bien après tout que ce soit une espèce
de merveilleux petit appareil enregistreur, plaçé là par on ne sait qui,
pour capter tous les bruits qui circulent mystérieusement dans l’Univers.”
Pierre Reverdy - ”En vrac” - 1929

”J’entends tous les bruits de la terre grâce à mes oreilles et mes nerfs de cristal
dans lesquels circulent le feu du ciel et celui des volcans.”
Michel Leiris - ”Le point cardinal” - 1927

"L'écoute, c'est l'ombre de la composition"
Pascal Dusapin - 2008

 

26/09/2018

Konstantin Kovalsky

 
 
Konstantin Kovalsky (1890-1976) was a Russian trained violinist and one of the first Theremin players. 

As he had broken his hand and looked at the non-contact Theremin as an ideal instrument to start the music again, Kowalski constructed his own instrument, with which he varied the pitch with his right hand, but with a pedal the volume. With left he served a series of buttons that allowed further control over the music.
 
In 1932, for the Esfir Shub's documentary "Komsomol - Leader of electrification" with a Gawriil Popov's musical composition, Kovalsky played the Theremin parts.

Esfir Shub during the filming of Komsomol


Kovalsky also performed concerts during the period in which all forms of modernism in Soviet art were put forward.  
With the ensemble for electronic music of the television and radio of the USSR, he played more than 3000 concerts as a solo musician for folk music, Soviet political songs, and popular pieces of classical music.  
After his death, Lydia Kavina replaced him.

excerpt of "Komsomol - Leader of electrification" 


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21/09/2018

Nuit des noirs

"nuit des noirs"  
1989
 une peinture d'Olivier Agid

... nuit des noirs
… le gros nègre aux lèvres rouges, carmin à souhait, le carmin ”603” sans doute, quasi vermeil, qui occupe la partie centrale de l’image, semble chanter, devant un micro, façon Satchmo, vous savez, comme ça se faisait avec ces micros à ruban d’autrefois,
ceux du blues austère et primitif qui savait, comme nul autre,
faire grincer le crin sur l’acier et le whisky dans la gorge,

… les poumons de ce nègre chanteur semblent palpiter, vibrer, pulser comme de toniques sinusoïdes, treillis graphique comme la partition d’un voluptueux  ”deep ambiant groove”  comme on les aime,
celui qui ne se fait pas remarquer,
mais insidieusement te berce et te soigne

… le micro partagé avec une créature aigüe,
anguleuse qui semble funky comme un solo de Jamaladeen Tacuma,
une figure électrique et pointue aux dents baleinières qui semblent vouloir croquer le dit-micro

… le micro qui semble être vocaliste lui-même,
voulant croquer ses concurrents avec ses lèvres carmin, elles aussi!
mais, présence de dents longues et acérées, comme les piques d’un râteau faneur

… ces chants? mélopées? vocalises ou onomatopées,
opérées pour le plaisir de deux oreilles bien distinctes à droite,
oreilles tendues de plaisir et d’intérêt,
oreilles captives de leur mission d’espionnite jalouse,
oreilles fausses jumelles aux lèvres tantôt lippues tantôt scratchées aux extrémités

… et aussi la partie des plus noires de la scène, cet autre personnage immobile en contrebas,
aux yeux d’étincelles comme un jet d’acide qui visent un lointain off,
aux oreilles invisibles noyées dans le noir,
néanmoins fort à l’écoute incisive du contenu sonore de ce qui est distillé par le micro

...fort à parier qu’il y a, bien sûr, une amplification soigneusement cachée
à cette plongée sonique dans le off du paysage

… nonobstant le gouffre vertigineux qui domine tout l’espace, orthogonal en même temps que plongeant,
tel une cage d’ascenseur vide, noire,
dans lequel un des protagonistes pourrait frôler la mort dans une malencontreuse chute…
contre plongée vers une autre dimension…

... comme une étrangeté,
l’absence totale de personnage-femme dans toute cette histoire de chants…




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"Dig Disorder" live @ Fondation Cartier
pour la Soirée Nomade "d'ailleurs" en 1996
avec Olivier Agid, Palix, Jeff Rian & EC#


17/09/2018

Miloslav Kabeláč


Miloslav Kabeláč (1908 – 1979) is a Czech composer and conductor, belonging to the foremost Czech modern symphonists. New ways of expression and his specific tone-creative principles presentated by Kabeláč above all in his later works. Perspectives opened by him to modern understanding and conception of traditional forms and genres have not yet penetrated our general conscience in a way corresponding to their importance and impact. His opuses content except 8 symphonies further orchestral compositions, organ a piano works, cantatas, choruses and electro-acoustic music (he was also president of Czech society for electro-acoustic music). In the totalitarian period Kabeláč´s work found itself on the periphery of official attention and was performed only sporadically and in a limited choice of compositions.

"Mysterium času" ("The Mystery of Time"), op. 31 (1957)
by Finnish Radio Symphony Orchestra, conducted by Jakub Hrůša in 2014
 



&
don't miss!  the amazing piece titled "Euphemias Mysterio" 
a 1965's composition for a Greek text for Soprano and Chamber Orchestra, Op. 50



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11/09/2018

Runaway trio

https://www.youtube.com/channel/UCUuKsVBB3bKYnr9CpKqo5DQ

Runaway trio is composed by 3 accordion' players who are Borut Mori, Žan Trobas and Matjaž Balažic. No specific information about this austrian formation, except a record published in 2016 by Kairos.


Six different composers created six different composi­tions in different periods of development of this young chamber group: Toshio Hosokawa, Uros Rojko, Georg Friedrich Haas, Magnar Am, Jukka Tiensuu and Klaus Lang.

here a live performance at Knight Hall, Maribor, 20.10.2015
with this piece composed by Uros Rojko

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06/09/2018

Partitions graphiques

https://www.artpress.com/2018/08/04/artpress2-n49-art-graphisme/

La revue "ArtPress" publie un numéro spécial "Art et Graphisme"
daté août/septembre/octobre 2018.

Sous la coordination de Philippe Ducat, de nombreux articles y sont publiés, 
s'intéressant à cette question du rapport entre art et graphisme, 
évoquant Dada, Fluxus, le label Tricatel, la graphomanie, 
les couleurs et quelques notoires affichistes et graphistes.

J'ai eu le plaisir d'y collaborer en recensant quelques partitions musicales graphiques,
et vous invite bien sûr à y jeter un oeil.

”En tout état de cause, ce n’est pas le dessin qui est éternel, mais la ligne; non la peinture mais la couleur; 
ce n’est pas le poème, c’est le rythme; ni la musique, ni la sculpture mais le son, la masse.”  FRANÇOIS DUFRÊNE

Hans Haass (1897-1955)
Final d’une fugue pour piano mécanique (sur rouleau) 


"Beyond the coda" s'est bien sûr penché depuis longtemps sur cette question des partitions graphiques; quelques posts sur le sujet Ici
et ou encore Par Là
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et pour finir,
 cette partition de scratch du DJ Rob Swift
Skratchin’  par DJ Rob Swift

” … De même, la pratique du scratch ayant comme instrument la platine et les disques, n’est à priori pas sujette à l’établissement d’une notation. La culture DJ est maintenant courante et reconnue. Le scratch dispose aujourd’hui de son propre système d’écriture: le TTM …”

 
TTM (turntablist transcription methodology) est une organisation dédiée à l’avancement de la platine comme instrument et au DJ comme musicien. 

Elle se concentre sur la création et l’évolution d’un système de notation permettant de documenter la composition et les nuances des compositions des DJs. 



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