" – Peu importe d’où l’on vient. Il n’y a pas de tonique. Le thème et son développement ne sont qu’un mirage…
Il y a une musique toujours inattendue.
– Et les dissonances ?
– Dieu les a créées, elles aussi…"
Jaume Cabré - "Voyage d'hiver" - 2014

”La terre, il se pourrait bien après tout que ce soit une espèce
de merveilleux petit appareil enregistreur, plaçé là par on ne sait qui,
pour capter tous les bruits qui circulent mystérieusement dans l’Univers.”
Pierre Reverdy - ”En vrac” - 1929

”J’entends tous les bruits de la terre grâce à mes oreilles et mes nerfs de cristal
dans lesquels circulent le feu du ciel et celui des volcans.”
Michel Leiris - ”Le point cardinal” - 1927

"L'écoute, c'est l'ombre de la composition"
Pascal Dusapin - 2008

 

27/11/2016

Wasl

وصل

http://waslmusic.weebly.com/

Wasl means "meeting", "connection" in Arabic language.
Around combination of lyrics from the two parts of the Arab world by Hassan Najmi (Rabat - Maroc) and Salman Masalha (Jerusalem), this amazing trio WASL is composed by Kamilya Jubran (voice and oud), Werner Hasler (trumpet and electronics) & Sarah Murcia (acoustic bass). 

Kamilya, Sarah et Werner se connaissent depuis plus de dix ans. Leur rencontre crée un monde sonore inédit, imprégné de nuances étonnantes: la richesse et la diversité des registres et la force des variations de la voix de Kamilya Jubran, la profondeur presque austère des sons électroniques associés à la finesse des lignes de trompette de Werner Hasler, le jeu complexe toujours franc et mesuré, chaleureux et généreux de Sarah Murcia.  وصل WASL est un trio inspiré étonnant et captivant.

وصل WASL  est une création musicale commandée par la fondation de Royaumont.
Les images des différents clips "YouTube" sont de Fred Poulet et Fabrice Guibout.
La réalisation de Fred Poulet.


à voir - et écouter, bien sûr! - de nombreux films sur YouTube
Wasl 's YouTube channel

Enjoy!
 
 
 
 
*°°I_I°°**

22/11/2016

Aleph

 

"Aleph" (1956-1966) is the unique movie directed by the american artist Wallace Berman (1926-1976).

Involved in the 50s in the "beat artistic scene", Wallace Berman has been called the "father" of assemblage art. He created "Verifax collages", which consist of photocopies of images from magazines and newspapers, mounted onto a flat surface in a collage fashion, mixed with occasional solid areas of acrylic paint.
He is well known for his magazine "Semina" which consisted of photographs, texts, drawings, images and poetry by writers Michael McLure, Charles Bukowski, William Burroughs, Allen Ginsberg, Jean Cocteau and other ones.

Originally, the "Aleph" movie is silent, but this version is scored by Mellankeffekt.

with probably some figures (poets, singers ...) of the Beat Generation to identify.
Thanks for response' elements!


 

17/11/2016

Blueblut

http://www.blueblut.net/
 
Blueblut is an austrian band formed in 2013 by the american artist Pamelia Stickney, who plays theremin with Mark Holub on drums  & Chris Janka on guitar.


Pamelia Stickney is a famous theremin's player who use to play alone or in combination with other performers.
Her background as a jazz musician on the upright bass has led to develop a "walking bass" theremin technique.
With her rough way of playing, when necessary, Pamelia Stickney can compete with other female virtuosas who play this magical instrument, as Dorit Chrysler or Pamela Kurstin, her double under heteronym <> She published CDs and performs from 1999.
.....

15/11/2016

Symphonie du monde



C’est dans la nouvelle "Le Roi-Lune" que Guillaume Apollinaire imagine que la captation de sons recueillis simultanément dans de nombreuses villes étrangères formerait une "Symphonie du monde".

Publiée tout d'abord en plaquette, cette nouvelle a été reprise en 1916 dans "Le Poète assassiné". Le flâneur découvre, dans une caverne des Alpes Bavaroises, le roi Louis II de Bavière cultivant toujours le lunatisme de façon fort honorable pour un dément mort quelque temps auparavant... Il y est question de complexes machines permettant d'avoir des relations sexuelles avec des corps surgis du passé, et aussi de ce grand mix qu'est la "Symphonie du monde". Un récit fort proche de la notion de "machine célibataire".

 
Portrait de Guillaume Apollinaire par Pablo Picasso


"Le Roi Lune"   texte intégral en document téléchargeable
&
ci-dessous, extraits

"...
Autour de la salle, de grands pavillons de cuivre sortaient de la muraille.
Le curieux personnage … était assis devant un clavier sur une touche duquel il appuya d'un air las et elle resta enfoncée, tandis qu'il mutait d'un des pavillons une rumeur étrange et continue dont je ne distinguai d'abord pas le sens.
L'inconnu écouta un moment avec attention ces rumeurs. Tout à coup il se leva, et, faisant un geste à la fois efféminé et théâtral, la main droite étendue, la gauche sur son cœur, tandis que des sites oraux s'avançait le cortège, il s'écria :
« Royaume ermite ! ô pays du Matin Calme ! l’aube pointe à peine sur ton territoire et déjà de tes couvents montent les prières dont cet appareil précis m'apporte le murmure. J'entends le bruissement des vestes en papier huilé des gens du peuple, l'orage des aumônes pleuvant parmi les bousculades des pauvres gens. Je t'entends aussi, cloche de bronze de Séoul. Dans ta voix on distingue la plainte d'un enfant. J'entends aussi un cortège, il suit son beau seigneur, l'Yang Ban magnifique sur sa selle.
…..
je compris que les bruits qui parvenaient jusqu'à nous évoquaient l'atmosphère heureuse du Japon au moment de l'aurore.
Les microphones perfectionnés que le roi avait à sa disposition étaient réglés de façon à apporter dans ce souterrain les bruits les plus lointains de la vie terrestre. Chaque touche actionnait un microphone réglé pour telle ou telle distance. Maintenant c étaient les rumeurs d'un paysage japonais. Le vent soufflait dans les arbres, un village devait être là, car j'entendais les rires des servantes, le rabot d'un menuisier et le jet glacial des cascades.
Puis, une autre touche abaissée, nous fûmes transportés en pleine matinée, le roi salua le labeur socialiste de la Nouvelle-Zélande, j'entendis le sifflement des geysers au jaillissement d'eaux chaudes.
Ensuite, ce beau matin se continua dans la molle Taïti. Nous voilà au marché de Papeete, les lascives vahinés de la Nouvelle-Cythère y erraient, on entendait leur beau langage guttural et presque semblable au grec antique : on entendait aussi la voix des Chinois qui vendent le thé, le café, le beurre et les gâteaux ; le son des accordéons et des guimbardes...
Nous voici en Amérique, la prairie est immense, une ville sans doute a surgi, autour de cette station d'où repart le pullman dont, de concert avec le roi, j'entends le sifflement.
Bruits terribles de la rue, tramways, usines, il paraît que nous sommes à Chicago, à l’heure de midi.
Nous voici à New York, où chantent les vaisseaux sur I'Hudson.
Des prières violentes s'élèvent devant un christ à Mexico.
Il est quatre heures. À Rio de Janeiro passe une cavalcade carnavalesque. Les halles de caoutchouc, lancées par des mains sûres, s'aplatissent avec bruit sur les visages et répandent les eaux de senteur comme les alcancies moresques d'autrefois, plic, ploc, rires, ah !ah !
C'est six heures sur Saint-Pierre-de-la-Martinique, les masques se rendent en chantant dans les bals décorés de grosses fleurs rouges de balisier. On entend chanter :
Ça qui pas connaîte
Bélo chabin ché,
Ça qui pas connaîte
Robelo chabin.
Sept heures. Paris, je reconnus la voix aigre de M. Ern.st L. J., car le microphone, comme par hasard, aboutissait dans un café des grands boulevards.
L'angélus sonne au Munster de Bonn, un bateau chargé d'un double chœur chantant passe sur le Rhin, se rendant à Coblence.
Puis ce fut l'Italie, près de Naples. Les voiturins jouaient à la mourre, par la nuit étoilée.
Alors vint la Tripolitaine où, autour d'un feu de bivouac. M. r.n.tt. s’exerçait à parler petit nègre, tandis que les troupes de la maison de Savoie l'entouraient martialement, prêtes à le défendre en cas d'agression improbable et tiraient quelques feux de salve onomatopéiques, cependant que de poste en poste à travers le camp se répondaient les sonneries des clairons.
Une minute après, dix heures ! Sont-ce des mendiants qui se plaignent, qui gémissent avec tant d'ardeur ?
« C est la voix d'Ispahan qui arrive jusqu'à moi, issue d'une nuit noire comme le sang des pavots. »
Et tandis qu'il y songe, c'est l'odeur des jasmins que j'imagine.
Minuit !un pauvre pâtre crie dans un désert glacé : c'est l’Asie nocturne d'où le mal s'étend sur le monde.
Des éléphants barrissent. Une heure du matin ! C’est l'Inde !
Puis le Tibet. On entend sonner les cloches sacerdotales.
Trois heures : le bruit des milliers de barques s’entrechoquant avec douceur sur les bords du fleuve à Saïgon.
Doum, doum, boum, doum, doum, boum, doum, doum, boum, c'est Pékin, les gongs et les tambours des rondes, les chiens innombrables qui glapissent ou aboient mêlant leurs voix au lugubre bruit des rondes. Un chant de coq éclate, annonçant l'aube qui, livide, abandonne déjà la blanche Corée.
Les doigts coururent sur les touches, au hasard, faisant s'élever, simultanément en quelque sorte, toutes les rumeurs de ce monde dont nous venions, immobiles, de faire le tour auriculaire." ...


 
Jean Metzinger, 1911, 
Etude pour le portrait de Guillaume Apollinaire


07/11/2016

01/11/2016

Variophone


The "Variophone" - or "Automated Paper Sound with soundtracks in both transversal and intensive form" -  was invented by Evgeny Sholpo in 1930 at Alexander Shorin's Central Laboratory of Wire Communication in Leningrad. In May 1930 Sholpo applied for a patent on a “method and device for the production of a periodic sound track on film". It was a continuation of research that Sholpo had been conducting since the 1910s when he was working on performer-less music.

https://www.youtube.com/watch?v=hCjEOFOoLkU

The first version of the instrument was built with assistance from the composer Georgy Rimsky-Korsakov (grandson of the famous composer Nikolai Rimsky-Korsakov) in 1931 at Lenfilm Studios.
The first soundtrack they did was for the short propaganda film The year 1905 in Bourgeois Satire (director N.I. Galkin, composer V.M. Deshevov).


Sholpo’s method made access easier to varieties of timbres. Unlike Arseny Avraamov, who shot still images of sounds on an animation stand, Sholpo used cardboard disks with circular images of combs with suitably shaped cogs rotating synchronously with a moving filmstrip. The advantages of the Variophone were in its flexible and continuous pitch control and vibrato. 
http://www.ctm-festival.de/archive/festival-editions/ctm-2014-dis-continuity/transfer/generation-z-renoise/