" – Peu importe d’où l’on vient. Il n’y a pas de tonique. Le thème et son développement ne sont qu’un mirage…
Il y a une musique toujours inattendue.
– Et les dissonances ?
– Dieu les a créées, elles aussi…"
Jaume Cabré - "Voyage d'hiver" - 2014

”La terre, il se pourrait bien après tout que ce soit une espèce
de merveilleux petit appareil enregistreur, plaçé là par on ne sait qui,
pour capter tous les bruits qui circulent mystérieusement dans l’Univers.”
Pierre Reverdy - ”En vrac” - 1929

”J’entends tous les bruits de la terre grâce à mes oreilles et mes nerfs de cristal
dans lesquels circulent le feu du ciel et celui des volcans.”
Michel Leiris - ”Le point cardinal” - 1927

"L'écoute, c'est l'ombre de la composition"
Pascal Dusapin - 2008

 

20/06/2016

Octopus


After Syd Barrett left Pink Floyd in April 1968, Peter Jenner (one of the management team)  led Barrett into EMI Studios to record some tracks that would be released later on his first solo album. The original title of the song "Octopus" was "The madcap laughs" which became the LP album's title, and was recorded as "Clowns and jugglers".
The LP album was released in january 1970.
And "Octopus" EP, released in november 1969 is known as the only single of Syd.


Lyrics

"Trip to heave and ho, up down, to and fro', you have no word
Trip, trip to a dream dragon, hide your wings in a ghost tower
Sails cackling at every plate we break
Cracked by scattered needles the little minute gong coughs and clears his throat
Madam you see before you stand, hey ho, never be still
The old original favorite grand, grasshoppers green Herbarian band
And the tune they play is "In Us Confide"
So trip to heave and ho, up down, to and fro', you have no word
Please leave us here, close our eyes to the octopus ride!

Isn't it good to be lost in the wood
Isn't it bad so quiet there, in the wood
Meant even less to me than I thought
With a honey plough of yellow prickly seeds
Clover honey pots and mystic shining feed

Well, the madcap laughed at the man on the border, hey ho, huff the Talbot
"Cheat" he cried shouting kangaroo, it's true in their tree they cried
Please leave us here, close our eyes to the octopus ride!

Please leave us here, close our eyes to the octopus ride!

The madcap laughed at the man on the border, hey ho, huff the Talbot
The winds they blew and the leaves did wag
They'll never put me in their bag, the seas will reach and always seep
So high you go, so low you creep, the wind it blows in tropical heat
The drones they throng on mossy seats, the squeaking door will always squeak
Two up, two down we'll never meet, so merrily trip forgo my side
Please leave us here, close our eyes to the octopus ride!"


In France, the single, very rare, gained a picture sleeve, which had the drawing of an octopus on it.
During the "vinyl auction" organised by Radio France, this EP was estimated around 7 000€, but was finaly sold to an anonymous at the phenomenal price of 10 500€ (12 000$) !

Listen to the auction
DOCUMENT INEDIT (archives PALIX)
 

04/06/2016

Stifters Dinge

 

Heiner Goebbels' "Stifters Dinge" is a piece for piano without the piano player, a theater piece without any actors, a piece for theatrical effects and mechanics (2007).

"Stifters Dinge" (littéralement "Les choses de Stifter") est une oeuvre pour piano sans
pianiste mais avec cinq pianos, une pièce de théâtre sans acteur, une performance sans
performer – un non one-man-show ou peu importe la dénomination que l’on choisira. Avant
tout, il s’agit bien d’une invitation faite aux spectateurs à entrer dans un monde fascinant,
plein de sons et d’images, une invitation à voir et à entendre. Au coeur de tout cela, une
attention est portée aux choses qui, dans le théâtre, ne jouent qu’un rôle illustratif, le plus
souvent comme décor ou comme accessoire, mais qui sont ici les personnages principaux : la lumière, les images, les bruits, les sons, les voix, du vent et du brouillard, de l’eau et de la
glace...
Il existe dans ce travail – et le titre l’indique – des points de rencontre avec les textes
d’Adalbert Stifter, un romantique de la première moitié du XIXe siècle...
... Stifter écrit comme un peintre peint, et si le traitement du récit s’efface devant des passages souvent qualifiés d’ennuyeux de sa description de la nature, c’est la conséquence d’un respect à l’égard des choses : elles exigent du lecteur le temps nécessaire à leur perception détaillée – comme si le lecteur qui entend traverser le texte devait d’abord traverser la forêt. Les choses et les matières parlent d’elles-mêmes, souvent les personnages ne sont qu’ajoutés, sans être les sujets qui dominent leur histoire. Avec des procédés de ralentissement intentionnel et de répétition ritualisée, une modernité apparaît chez Stifter, dont la radicalité offre aujourd’hui au lecteur des propositions contemporaines.
Adalbert Stifter s’attache à cette posture, sans chercher mettre en scène ses récits ou les
objets qu’il décrit. L’installation performative (durée environ 75 min.) considère ses textes
comme un défi pour aller à la rencontre de l’Autre et de forces dont nous ne sommes pas les maîtres, comme un plaidoyer pour être disponible et permettre à des critères et des jugements différents des nôtres de devenir des références – aussi bien dans la rencontre avec des ordres  culturels qui nous sont inconnus que vis-à-vis de catastrophes écologiques, que Stifter n’a cessé de décrire en détail." 


02/06/2016

Photisme

PHOTISME: n, m, phénomène audio-visuel connu également sous le nom d'audition colorée

La synesthésie Son-Couleur, également appelée synopsie, audition colorée, chromesthésie, est une forme de synesthésie pour laquelle la perception de sons provoque d'inhabituelles expériences colorées, de manière automatique et involontaire. Ces expériences additionnelles sont conscientes et spontanées.

 

QUINTOYER: v. intr. mus. faire entendre la quinte supérieure d'un son au lieu de ce son lui- même: la clarinette est sujette à quintoyer. 



27/05/2016

Le son des silences


 "untitled" - Louise Bourgeois

"D’aucuns sourient à l’idée que l’on puisse trouver un quelconque intérêt à enregistrer
du silence, comme ils s’amusent à la vue d’une ampoule d’Air de Paris de Marcel Duchamp.
Les mêmes pourtant s’extasient devant un portrait groupé de leur progéniture ou simplement à l’écoute de leur musique favorite. Or, c’est de cela qu’il s’agit. Le silence enregistré, ou associé en pensée à un objet, est fixé, identifié et délimité. Il devient un espace hors-nature, paré à se confondre de nouveau avec elle comme le fait la photo de famille dans la mémoire, comme le fait la musique dans l’écho du monde. Il fait sourire de gêne, parce qu’il absorbe tout sauf la peur de soi-même."

"Le son des silences" - Samon Takahashi -  2015

Cet article inédit de Samon Takahashi, enfin publié par le blog Labelle 69 est disponible en français et aussi en anglais. Il recense les enregistrements connus du silence sur disques CD et vinyl, de John Cage à Crass, de Ligeti à Christian Marclay ...

version française (pdf)


"Grooving in silence" is a review by Samon Takahashi, initially published by Mono #2 (Portugal) in 2014, then joined to "drift#2-LP"  of Yann Leguay in 2016. It identifies known recordings of silence on CD and vinyl, from John Cage to Crass, Ligeti to Christian Marclay ...

english version (pdf)



to listen to: this special 4'33" version in Toulouse, France, early 2012

23/05/2016

Conjure


 Kip Hanrahan born in 1954 in a Puerto Rican area of the Bronx, is one of my favorite musical producer and former of the famous record label "American Clavé"  where, for records and concerts, he could get together great artists as Jack Bruce, Jerry Gonzàlez, Hilton Ruiz, Jamaaladeen Tacuma, Don Pullen, Milton Cardona, Arto Lindsay, Anton Fier, David Moss, Steve Swallow, the great unknown Alfredo Triff and many many others...


 

"Kip Hanrahan, a producer, a composer, a percussionist and facilitator, Kip Hanrahan has an uncanny ability to assemble remarkable musicians and apply their talents in interesting ways. The results are often magical. His records are as enigmatic as he is, and maybe that heightens the attraction and expectation..." 

"Conjure" is one of his special project 
with
Ishmael Reed: poetry & voice
Taj Mahal: voice & guitar
David Murray: tenor saxophon & bass clarinet
Terry Yosvany: piano & saxophon
Fernando Saunders: bass & voice
Anthony Cox: drums
Billy Bang: violin
Leo Nocentelli: guitar
Pedrito Martinez: percussion
Dafnis Prietos: drums

Nota: about Billy Bang, the violin player, you can also look the trailer of the movie directed by my friend Markus Hansen on his website: HERE  (click on "film" , then on "Redemption song" )

Here, from jazz to guaganco, blues and poetry, a splendid movie (with password: 8Conjure) directed by Jérôme de Missolz around the amazing "Conjure" concert in "Banlieues Bleues" (Paris) in 2003 - co-production Banlieues Bleues, Mezzo & La Huit production
(another  Jérôme de Missolz's movie here)

password : 8Conjure

19/05/2016

Poème électronique



Pour l’Exposition Universelle de 1958 à Bruxelles, le directeur de la maison Philips commanda un pavillon à l'architecte Le Corbusier.  Celui-ci répondit ”Je ne ferai pas de pavillon ; je ferai un Poème électronique avec la bouteille qui le contiendra”, et prit immédiatement contact avec Edgar Varèse (1883-1965).

http://preparedguitar.blogspot.fr/2016/05/poeme-electronique-by-edgar-varese.html

Le Corbusier expliquera son choix dans une lettre à Fernand Ouellette, auteur d’un ouvrage sur Varèse (publié chez Seghers en 1966): ”Immédiatement j'ai pensé à Varèse, dont je n'avais pas eu à m'occuper depuis près de vingt-cinq ans. Et cela fut si fort que je déclarai que je n'entreprendrais cette tâche qu'à la condition que ce soit Varèse qui fasse la musique.”

https://fr.wikipedia.org/wiki/Po%C3%A8me_%C3%A9lectronique 
Enregistré sur une bande à trois pistes et diffusé sur 450 haut-parleurs dans le pavillon finalement dessiné par Iannis Xenakis,  le ”Poème électronique” durait 8 minutes, et pour les entractes, Xenakis avait composé une courte musique intitulée ”Concret PH”  (PH pour Parabole/Hyperbole).





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partition et notes du "poème électronique"  ICI en pdf

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13/05/2016

Bombs of Beirut


"Bombs of Beirut" is a piece for a string quartet with prerecorded backing vocal tracks and live processing composed by the Armenian-American composer  Mary Kouyoumadjian.

"Lebanon, once the refuge where my grandparents and great-grandparents sought safety from the Armenian Genocide, became the dangerous home my parents and brother were forced to abandon during the Lebanese Civil War (1975-1990). We often read stories and see images in the news about violent events in the Middle East, but we very rarely get to hear the perspective of an individual who lived through them. Inspired by loved ones who grew up during the Lebanese Civil War, it is my hope that Bombs of Beirut provides a sonic picture of what day-to-day life is like in a turbulent Middle East –– not filtered through the news and media, but through the real words of real people. The prerecorded backing track includes interviews with family and friends who shared their various experiences living in a time of war; it also presents sound documentation of bombings and attacks on civilians tape-recorded on an apartment balcony between 1976-1978."
notes from the Mary Kouyoumadjian's official website

In three parts "before the war, the war, after the war", this piece was played by the Kronos Quartet for their 40th anniversary in 2014.

01/05/2016

4 Walls



 4 Walls est un l'étonnant quatuor composé de Phil Minton (vocal), Luc Ex (guitar bass), Veryan Weston (piano) et Michael Vatcher (drums).
Leur musique, indescriptible, est un vaste mix de free-jazz, poésie sonore, hard trash R'n'R, bruitisme transversal, blues languissant, psychédélisme mutant ... etc...

Late 90s, Luc Ex and Tom Cora started a band called "Roof": a quartet with vocal virtuoso Phil Minton and drummer Michael Vatcher. After Tom tragic death the group continued under the name "4 Walls" with the pianist Veryan Weston. 


Ici, à la Dynamo de "Banlieues Bleues" en 2004, un brillant concert filmé magistralement par  Jérome de Missolz qui nous a malheureusement quitté le mois dernier. Un film produit par La Huit.