Réalisée par Christine Coulange, une série web-documentaire socio-politique qui donne quelques idées supplémentaires que nous n'avons pas toujours sur Mayotte, les influences multi-culturelles, les circulations maritimes dans l'océan indien, les influences des routes de l'esclavage et du colonialisme, et ses conséquences. "Sur les routes de la transe" : 3 premiers épisodes maintenant en ligne sur Replay France TV, en attente des 3 suivants à venir .
Christine Coulange réside à Marseille, et parcourt le monde, plus particulièrement l'Afrique de l'Est, et les îles de l'Océan Indien au large du Mozambique. Elle a réalisé des expositions, des installations et des web-documentaires. Entre autres l'installation "Les Rythmes de la Transe"que nous aimerions voir se reproduire ici ou là, des travaux sur "Les ports, de la Méditerranée à l'océan Indien" , "Tam tam boeuf , tam tam boxe" et bien d'autres à découvrir. Artiste exploratrice, elle est l'artisan principal des 7 portes Sisygambis.
Deux livres qu'il faut évoquer, qui font sens l'un vis à vis de l'autre et dont il faut parler.
"N'écoutez pas la musique des noirs" est un court ouvrage collectif paru à Barcelone en 2024. Il y est question de désarchiver les sons d'Haïti.
Se plonger dans ce que sont les ombres de l'oubli, la musique haïtienne
porteuse de sens et d'émotions objectives face aux tourments de la vie
... etc... Où on nous rappelle que la brillante chanteuse Leyla Mc-Calla évoque l'idée qu'autrefois les troubadours locaux jouaient du Banza, ancêtre du Banjo: "How did Haiti get written out of the history of banjo". Dans cet ouvrage, il est question des conséquences de la colonisation et des réparations que la France exige depuis le XIXéme siècle à Haïti, aussi de la musique d'Haïti qu'on entend peu malgré ses hautes qualités. Cet opuscule a été traduit et publié en français en janvier 2025, et en espagnol avec Músicas Sospechosas sous la direction de Sarah Ardite
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Le premier réel opus de Alejo Carpentier, a été écrit dans la prison de La Havane où il était détenu pour motifs politiques en 1933 (en huit jours,dit-on!) bien avant son premier célèbre livre reconnu de 1949 intitulé "Le royaume de ce monde". Ce livre-ci qu'on ne peut donc éviter, plus méconnu, est titré "ÉKOUÉ-YAMBA-Ó", un roman afro-cubain qui traite de l'histoire de Menegilde Cué, jeune enfant cubain (1909/1932) qui vit et travaille dans une case au milieu des champs de canne, non loin des usines à sucre exploitées par les Yankees, et qui, plus agé, va arriver en ville pour voir son destin inéluctable. Où il est question des traditions en Cuba, tout autant musicales que magiques, sociales et politiques: une mise en scène de la société afrocubaine, de ses rituels et de la question de son identité culturelle. Un monument méconnu de ce géant de littérature.
Two books worth mentioning, which make sense in relation to each other, which I'm discovering and which deserve to be discussed.
"N'écoutez pas la musique des noirs" is a short collective work published in Barcelona in 2024. It deals with unarchiving the sounds of Haiti.Delving into the shadows of oblivion, Haitian music as a bearer of meaning, of objective emotions in the face of life's torments... etc. Where the brilliant singer Leyla Mc-Callareminds us that, in the past, local troubadours played the Banza ancestor of the banjo: "How Did Haiti Get Written Out of the History of Banjo". This book discusses of Haitian music which is rarely heard despite its high quality, as well the consequences of colonization and the reparations that France has demanded from Haiti since the 19th century."Don't Listen to Black Music"was published with Músicas Sospechosas under the direction of Sarah Ardite.
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Alejo Carpentier's first real opus was written in prison in 1933 (in eight days, they say!), well before his first famous and recognized book of 1949, entitled "The Kingdom of This World."This one, which we cannot avoid, is less well-known, and is titled "ÉKOUÉ-YAMBA-Ó", an Afro-Cuban novel that tells the story of Menegilde Cué, a young Cuban child (1909/1932) who lives and works in a hut in the middle of cane fields, not far from the sugar mills operated by the Yankees. When she is older, she arrives in the city to face her inevitable destiny.It explores Cuban traditions, as much musical as magical, social, and political.
Dos libros que es necesario mencionar, que tienen sentido uno en relación con el otro, que estoy descubriendo y sobre los que es necesario hablar.
"N'écoutez pas la musique des noirs" es una breve obra colectiva publicada en Barcelona en 2024. Trata sobre el desarchivo de los sonidos de Haití.Profundizando en lo que son las sombras del olvido, la música haitiana portadora de significado y emociones objetivas frente a los tormentos de la vida... etc... Donde se nos recuerda que la genial cantante Leyla Mc-Calla evoca la idea de que en el pasado los trovadores locales tocaban la Banza, antecesor del Banjo: "How Did Haiti Get Written Out of the History of Banjo".Este libro analiza las consecuencias de la colonización y las reparaciones que Francia exige a Haití desde el siglo XIX, así como la música haitiana, rara vez escuchada a pesar de su alta calidad.Fue publicada con Músicas Sospechosas bajo la dirección de Sarah Ardite.
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La primera obra real de Alejo Carpentier fue escrita en prisión en 1933 mucho antes de su primer libro famoso y reconocido de 1949 titulado "El reino de este mundo".Esta, que no se puede evitar, es menos conocida, y se titula "ÉKOUÉ-YAMBA-Ó", una novela afrocubana que trata la historia de Menegilde Cué, un niño cubano (1909/1932) que vive y trabaja en una choza en medio de los cañaverales, no lejos de los ingenios azucareros operados por los yanquis, y que, mayor, llegará a la ciudad para ver su inevitable destino.Donde hablamos de las tradiciones en Cuba, tanto musicales como mágicas, sociales y políticas.Un monumento poco conocido a este gigante literario.
"Pandémonium", capitale imaginaire de l’enfer est un lieu où règne la corruption et le désordre, et surtout un lieu bruyant. C’est donc le nom que j’ai donné à ma première œuvre, pour clavecin solo, écrite en 1988. J’avais déjà écrit un certain nombre d’œuvres auparavant, la plupart inachevés, mais c’est la première que j’ai jugée digne de figurer à mon catalogue dont elle est l’opus 1. En 2025, presque 40 ans après, Bob avec qui je travaillais depuis plusieurs années souhaitait réaliser une vidéo d’après des peintures anciennes ayant pour sujet l’enfer. L’utilisation de "Pandémonium" pour en constituer la musique s’est tout de suite imposée à nous. Les images ont alors trouvé leur rythme en se calquant sur la très grande complexité polyrythmique de l’œuvre... Seulement, il nous manquait quelque chose pour donner à ce thème religieux ancien une résonance actuelle. L’idée nous est venue d’utiliser, en alternance avec les peintures, le témoignage d’André Kohn, juif hongrois rescapé de la Shoah que son fils Bob avait recueilli dans un film de 1993 .
Par-delà l’esthétique, mêlant musique, peinture et vidéo, et le religieux, c’est aussi à l’enfer véritable, celui sur terre, que le spectateur se trouve ainsi confronté."François Narboni
avec les témoignages d'André Kohn - "Une histoire dans l'histoire" - janvier 1993
et Claire Bodin au clavecin
avec les tableaux de Jan van Eyck, Dirk Bouts, Federico Zuccari, Bonamico Buffalmacco, Jacob Isaacsz van Swanenburgh, Jacob Adriaensz, Hieronymus Bosch, Fra Angelico, Giovanni Da Modena, Giotto di Bondone, Frans Francken, Hans Memling, Peter Paul Rubens, Michel-Ange, Raphael Coxie, Pieter Brueghel.
”Conversation autour d’une hypothèse” est un mésostique* créé par Palix à partir de titres d’expositions, de performances ou d’installations produites par divers artistes plasticiens, sonores, peintres, sculpteurs… Titres recensés depuis des années. Certains artistes se reconnaîtront sans doute au travers de titres d’oeuvres qu’ils ont présentées.
Ce mésostique-ci est inspiré par la pensée de Ludwig Wittgenstein.
(cf. le recueil de ses textes intitulé ”De la certitude” - 1949/1951).
Il est désormais publié intégralement dans la Revue STA_02- publication trimestrielle artistique autonome...
mai 2025
un avant-goût de ce mésostique, extrait de la ”Conversation autour d’une hypothèse”
Dans la revue STA_#02, de nombreux invités dont Emmanuel Saulnier initiateur de cette revue, Frédéric Valabrégue interviewant Eric Fabre, Remy Yadan, Jakob Gautel, Marc Petitjean, Dominique Fourcade, Valère Novarina, Daniel Dobbels, Jean-Michel Frodon, Elias Khoury et bien d'autres encore...
La REVUE STA est une forme active assumée de mise en avant des contenus
dans une perspective d'ouverture volontariste. Elle prend à la lettre
des modes d'expression individués et les place dans un vis-à-vis
réflexif. En ce sens, toutes les formes montrées ici, les textes
originaux, les citations ou les archives, les conversations ainsi que
les expériences puisent dans la création active ou la mémoire des
mouvements et des diasporas, dans l'apport des acquis divers présents et
passés.
*Un mésostique est un poème dans lequel une lecture verticale de
lettres de même corps et même graisse épelle un mot ou une phrase et les
lignes horizontales se croisent avec ces lettres pour former un poème
complet.
Beirut Birds est une capsule sonore qui rend hommage aux récits
(inter)personnels de migration, de déplacement et aux turbulences
cycliques du Liban. Transformant son projet pluriannuel, l'artiste et
compositrice multidisciplinaire Nour Sokhon cristallise la performance "Beirut Birds" en son premier album tant attendu. Présenté
et interprété en direct, il est accompagné d'images juxtaposées de la
vie urbaine de la capitale libanaise et de la migration aviaire à
travers la mer Méditerranée, représentant des thèmes fortement ancrés
dans la musique.
Dans son processus artistique varié, Nour Sokhon a
réalisé et enregistré des entretiens avec des diasporas et des rapatriés
afin de commémorer, partager, guérir et imaginer. Ces sources
deviennent les éléments centraux de l'album, qui tournent en boucle,
racontent et reviennent au fil du temps, Nour y répondant avec ses
instruments et sa voix. En dialoguant avec les personnes interviewées,
en créant des quasi-mantras, Nour rassemble ces paysages sonores
profondément ancrés dans la matière en incluant des enregistrements de
terrain qu'elle a recueillis entre 2018 et 2021 au Liban et lors de son
installation ultérieure à Berlin.
La composition intègre des sons
manipulés provenant d'objets symbolisant la migration, tels que des
sonnettes de bureau, une roue de bagage, des pièces détachées
automobiles et des documents administratifs. Musicalement, les chansons
sont enrichies par les improvisations de Nour au piano classique, à
l'électronique, aux synthétiseurs, au violon et à divers instruments de
percussion. À mesure que le temps se sculpte et que les couches se
brouillent, les mots deviennent des spectres, tandis qu'un orchestre
entropique de percussions et de mélodies s'élève, donnant forme à un
espace intermédiaire pour ceux qui sont partis et sont restés.
Beirut Birds is a sonic memory capsule honoring
(inter)personal stories of migration, displacement, and the cyclical
turbulent circumstances in Lebanon. Transforming her multi-year project,
multidisciplinary artist and composer Nour Sokhon crystallizes the
performance Beirut Birds into her long-awaited debut album.
When presented and performed live, it is accompanied by juxtaposed
images of the Lebanese capital’s city life and avian migration across
the Mediterranean Sea, representing themes strongly woven into the
music.
The famous British pianist John Tilbury was invited in 2009 for the french exhibition "The freedom of the listening" at CAC de Brétigny sur Orge in 2009 (directed at that time by Pierre Bal-Blanc). The purpose of the exhibition, curated by Dean Inkster, Lore Gablier and myself, retraced the artistic career of the English composer Cornelius Cardew who died tagically in 1981 at the age of 45.
For this occasion, John Tilbury, whose close friendship with Cardew dates from the early 1960, played different piano pieces for prepared pinao including the third of the Cardew's "February Pieces for Piano". Here is an extract of the piano recital-talk he performed. The complete performance of this lecture is archived here .
"February Pieces for Piano - N°3" by John Tilbury - 17th may 2009
more infos in the Cardew's biography by John Tilbury"a life unfinished"
more on Cornelius Cardew on "beyond the coda" here
Pictures by Steeve Beckouet - courtesy CAC Brétigny 2009