" – Peu importe d’où l’on vient. Il n’y a pas de tonique. Le thème et son développement ne sont qu’un mirage…
Il y a une musique toujours inattendue.
– Et les dissonances ?
– Dieu les a créées, elles aussi…"
Jaume Cabré - "Voyage d'hiver" - 2014

”La terre, il se pourrait bien après tout que ce soit une espèce
de merveilleux petit appareil enregistreur, plaçé là par on ne sait qui,
pour capter tous les bruits qui circulent mystérieusement dans l’Univers.”
Pierre Reverdy - ”En vrac” - 1929

”J’entends tous les bruits de la terre grâce à mes oreilles et mes nerfs de cristal
dans lesquels circulent le feu du ciel et celui des volcans.”
Michel Leiris - ”Le point cardinal” - 1927

"L'écoute, c'est l'ombre de la composition"
Pascal Dusapin - 2008

 

30/09/2013

Braun Tube Jazz Band


The japanese musician Ei Wada plays cathodic old Braun TVs (controlled by PC) as a big PAD to generate sounds and rythms. The installation called "Braun Tube Jazz Band" evocate the NamJune Paik 's manipulation with TVs.
Ei Wada is as well part of the "Open reel ensemble"
Amazing!

28/09/2013

Ghédalia Tazartès


Ghédalia Tazartès, one of the great french experimental voice...
an excerpt of this brillant LP called "Transports" - 1982
@ Julie Tippex


25/09/2013

Composer


"Cache ce que tu composes dans ce que tu entends.
Couvre ce que tu entends.

Place quelque chose à côté de ce que tu entends.
Place quelque chose loin en dehors de ce que tu entends.
Soutiens ce que tu entends.
Prolonge pendant longtemps un évènement que tu entends.

Transforme un évènement jusqu'à le rendre méconnaissable.
Transforme un évènement que tu entends dans celui que tu as composé précédemment.
Compose ce que tu attends comme prochain évènement.
Compose souvent, mais écoute parfois aussi pendant longtemps ce qui a déjà été composé, sans plus composer.
Mélange toutes les instructions.
Accélère toujours davantage le flux de ton intuition."
Karlheinz Stockhausen -  circa 1969
traduction T. et H. Pousseur
in "Hymnen" LP' comments - Deutsche Grammophon 139 421/422

Hymnen region II


21/09/2013

Mr Noisy

A short documentary around Bruce Russell who talks about his work and own philosophy.
The New Zealand experimental musician founded the band "The Dead C" with Michael Morley.
After establishing the labels "Xpressway" in the mid-eighties, then "Corpus Hermeticum"
in the nineties, he published an excellent book around the experimental sound scene in New Zealand :
"Erewhon Calling: experimental sound in New Zealand" - Audio Foundation/CRM 2012

****

11/09/2013

Leif Elggren


Leif Elggren (born 1950) is a Swedish artist who lives and works in Stockholm.

Active since the late 1970s, Leif Elggren has become one of the most constantly surprising conceptual artists to work in the combined worlds of audio and visual as well he is a great body performer.
Here performing last May 25 in Swedenborg Chapel with the artist  Carl Michael von Hausswolff.

waiting for his next opus "The worried ones" , recorded live at "64" (Paris) with Jean Philippe Antoine
to be release late september

09/09/2013

L'interprète


A Paris, à la galerie Charlot, je ne peux que vous recommander d'aller écouter et voir la très belle pièce
d' Eric Vernhes intitulée "L'interprète".
Dispositif sonore, séquences musiales de piano, images des deux films (1924 & 1935) adaptés du roman de Maurice Renard "Les mains d'Orlac", hommage à Martin Arnold...

une occasion également de découvrir d'autres oeuvres de cet artiste qui manipule électronique, vidéo, interactivité, sons et matériaux bruts avec justesse et poésie.
 

exposition Eric Vernhes jusqu'au 12 octobre 2013 - 47 rue Charlot  75003

aussi à lire un billet de Jean Jacques Birgé sur son blog "Drame"


06/09/2013

Skrikodrome


Le Skrikodrome, un nouveau mobilier urbain...
créé par notre ami Olivier Nourisson

co-créateur également avec Danos de "jeune fille orrible"

Le travail d'Olivier Nourisson est littéral, il nous réunit pour que nous improvisions cette réunion. Le 29 août à la Générale en Manufacture (Sèvres), Nourisson profitait du vernissage de l'expo maya.rouvelle pour inaugurer dans la cour son Skrikodrome, mobilier urbain. Une cabine gris béton de 300 x 100 x 100, poignée de porte comme une roue de coffre-fort, sur le toit un haut-parleur trompe dressé vers le ciel. L'intérieur est capitonné de mousse à picot ( grise elle aussi), face à nous un micro serti d'un grand disque d'argent. Il faut entrer. Dés l'ouverture de la porte, le microphone amplifie chaque son produit rendant la boîte hypersensible, tout vibre et grésille. Refermer la porte derrière vous et cela cesse. Vous êtes seul maintenant, totalement isolé, protégé, les bruits extérieurs ne vous parviennent plus, l'amplification a disparu, vous êtes bien. Si vous avez eu une explication vous savez que le Skrikodrome est un défouloir urbain, que vous êtes censé y crier. Ne vous gênez pas, criez!... ou pas. 
Certains ont chanté, ont récité, certains y entrant à plusieurs ont discuté. Très vite le Skrikodrome devient un diffuseur urbain que l'intimité de la cabine rend prolixe et foisonnant. On reste autour, on attend son tour, on y retourne, on ouvre la porte pour s'adresser "directement" à ceux du dehors qui écoutent, attendent. Le/les locuteur/s se projette/nt dans la multitude, disparaissant de soi pour n'être que voix. De chaque côté de la porte, on oublie. Quand il ressort, celui qui diffusait depuis la boîte, qui n'était que sons (au début était le verbe), acquière un corps, réintègre son corps, il s'incarne (une sorte de Jésus de Sabbat) et nous revient.
Nous revient ? Pourtant quand quelqu'un ressort d'une cabine (douche, confessionnal, photomaton, isoloir) il garde son secret, ce qui s'est passé sans nous ne saurait être divulgué que par l'aveu ou la confidence. C'est tout un contraire qui se fait ici. Le moindre son produit dans la cabine du Skrikodrome est diffusé à l'extérieur à un volume élevé (nous y reviendrons), tout s'expose, se livre, la vie de la cache est amplifiée, elle n'est pas volée, sournoisement dévoilée, elle est offerte. Plus qu'une exposition de soi ou un théâtre immédiat, il y a un don de soi, un don absurde et gratuit, un don simple, une mise à nu d'enfant ("t'u nu", dit-elle à ses parents en arrivant dans la forêt).
 

Cependant Il y a toujours dans le travail d'Olivier Nourisson un excès un outrage un conflit un ding. Le don via le Skrikodrome ne se fait pas discrètement. Nous l'avons dit l'amplification est importante, le volume est élevé. Le Skrikodrome est prévu pour crier et avoir son cri amplifié, une amplification maximum et si les visiteurs de ce 29 août à la générale se sont immédiatement réappropriés, ont immédiatement détourné (alléluia! criaient les païens) l'objet et sa fonction, le volume élevé de la diffusion est resté le même, personne n'a eu envie de le modifier. Ce qui est diffusé prend une épaisseur singulière bombardé qu'il est par le volume, quand l'émetteur isolé dans la cabine (même s'il pousse un cri fort et long) est dans un rapport d'intimité et alors qu'il s'active dans le secret de sa chambre, ce qui est délivré dérange, prend la place de, coupe la parole, s'impose… ou se fond. Tout prend fonction de prière de discours et de déjà passé. Reste (entre autres, certainement) le secret de la divulgation d'un secret: que se passe-t-il donc dans cette chambre qu'on le transmette instantanément à nous tous ? Entrez…
Frédéric Danos

"Olivier Nourisson est le Diogène de l'art contemporain, le Nietzsche de la performance, le Oury du bricolage..."